Des dizaines de morts lors de manifestations anti-ONU en RDC

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CNN — 

Des dizaines de personnes ont été tuées cette semaine dans l’est de la République démocratique du Congo lors de manifestations contre la mission des Nations Unies dans le pays.

Les manifestants à Goma, dans l’est du pays, ont critiqué mercredi la Mission de stabilisation des Nations Unies (MONUSCO), la Communauté d’Afrique de l’Est et d’autres organisations internationales opérant dans le pays.

Au moins 43 personnes ont été tuées et 53 autres blessées lors des affrontements avec les autorités locales. Plus de 150 personnes ont été arrêtées, dont le chef du groupe qui a organisé les manifestations, a indiqué le gouvernement.

Le gouvernement de la RDC a déclaré que les manifestants « ont mené des actions qui ont porté atteinte à l’ordre public » et que les forces de l’ordre sont intervenues pour « restaurer la tranquillité et la sérénité dans la ville », selon un communiqué publié jeudi.

Selon un communiqué de la MONUSCO publié jeudi, « les forces de défense et de sécurité congolaises ont tenté d’empêcher la tenue de cette manifestation qui s’annonçait violente de l’aveu même de ses organisateurs ».

« La MONUSCO reste préoccupée par les menaces de violence proférées avant la manifestation et rappelle l’importance de la résolution pacifique des différends et des conflits par le biais d’un dialogue inclusif », peut-on lire dans le communiqué.

« Les gens ont le droit de s’exprimer »

Les autorités de Goma ont ouvert une enquête sur cet incident et le ministère de la Justice a été « chargé de rassembler des preuves ».

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré vendredi que l’ONU avait reçu des informations « indiquant que le nombre de morts pourrait être plus élevé ».

Shamdasani a également appelé à une enquête indépendante sur ces meurtres.

« Nous prenons note de l’annonce du gouvernement selon laquelle une enquête a été ouverte sur cet incident et appelons à ce qu’elle soit approfondie, efficace et impartiale. Une telle enquête doit également examiner de manière approfondie le recours à la force par les forces de sécurité. Les responsables de violations doivent être tenus responsables, quelle que soit leur affiliation », a déclaré Shamdasani.

« Les gens ont le droit de s’exprimer librement et de se rassembler pacifiquement, même pour protester auprès des Nations Unies et d’autres acteurs. Les autorités doivent faciliter le droit de réunion pacifique », a-t-elle ajouté.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé vendredi les autorités de la RDC à garantir que « les futures actions d’application de la loi dans le contexte du maintien de l’ordre lors des rassemblements publics respectent pleinement les normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme ».

Des manifestations anti-ONU en RDC ont éclaté en juillet et se sont depuis intensifiées. L’ONU a une empreinte importante et de longue date dans le pays, qui fait l’ objet de manifestations locales depuis des années. En 2017, un tribunal militaire congolais a condamné à mort 49 personnes à la suite d’une enquête sur les meurtres de deux experts de l’ONU dans le pays.

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